mercredi

mardi 13 mai

La jeep est réservée pour 4h, et doit nous emmener au sommet d’où on aura une vue réputée extraordinaire pour observer le lever de soleil sur la Caldeira. On est prêt, mais la jeep n’est pas devant l’hôtel, très vite un type vient nous chercher pour aller devant un autre lieu de rendez-vous, ça va on n’a pas été oubliés. On se dirige à trois sur la petite moto, déjà qu’à deux les motos ont du mal, à trois ça devient compliqué, mais on n’a que quelques centaines de mètres pour se rendre dans la jeep. On est sept avec le chauffeur, deux anglaises et deux français, un peu endormis après une nuit difficile dans un hôtel de qualité nettement moins bonne. Il faut 40 minutes pour aller au sommet du Penanjakan, totale confiance au conducteur puisqu’on ne voit rien c’est la nuit noire. La route est vraiment pourrie, mais pas autant que la jeep qui nous fait le coup de la panne par moments. Finalement on arrive à bon port, et en à peine cinq minutes de marche on est sur la corniche idéalement placée pour observer le lever du soleil. Beaucoup de monde malgré l’heure très matinale et le froid qui va avec, on est quand même à presque 3000 mètres, mais c’est l’attraction de la région. Après s’être fait désirer, on devine la vedette arrivée : le ciel devient progressivement bleuté, jaunâtre, orangé, c’est très beau. Petit à petit le paysage se découvre, d’un coté une superposition de sommets, de l’autre la Caldeira avec le Bromo fumant, prolongé par le Semeru crachant sa fumée toutes les 20 minutes. C’est bon il fait jour, six heures, on reprend la jeep pour descendre et rouler dans le fond de la Caldeira, jusqu’au pied du Bromo. La grimpette est plutôt facile, 40 minutes dans les cendres jusqu’au cratère. Très beau, le volcan est en activité continue et dégage une énorme fumerole. On marche le long de l’arête, c’est vraiment à pic sur les deux versants, faux pas interdit. Le volcan est devenu un lieu de culte important pour les hindous, et une communauté s’est installée aux alentours tandis que le reste de l’île est très majoritairement musulmane. Un temple a même été construit directement au bord du cratère, avec les pierres noires volcaniques, ça rajoute un peu à la magie du site. Au loin on voit le village sur les bords du cratère principal. On reprend la route, et à neufs heures on revient à l’hôtel. C’est marrant de penser que la journée a déjà été aussi remplie à une heure où elle commence seulement habituellement. Petit déj et douche, avant de prendre un bémo rempli de touristes pour retourner à Prodolingo. C’est bien plein, car 20 occidentaux ça prend plus de place que 20 indonésiens, et le « contrôleur » passe régulièrement par la fenêtre pour aller sur le toit surveiller les sacs. On se retrouve tous dans notre petite agence, et on lie connaissance avec six autres français qui ont pris le même tour que nous, un couple et deux binômes comme nous. On va partager un van pendant deux jours jusqu’à Bali, en passant d’abord par le Kawah Ijen, un volcan plus populaire chez les Français depuis une émission de Nicolas Hulot. Peu d’autres nationalités vont l’escalader, déjà parce qu’ils connaissent moins ses beautés, et ensuite le lieu est très difficile d’accès sans louer une voiture privée et les infrastructures hôtelières ne suivent pas. 5h30 de route, mais les paysages valent le coup, surtout sur la fin, avec des montagnes et des rizières. Pour la pause midi, notre chauffeur nous dépose dans un resto un peu piège à touristes, pas très tentant, on va donc dans la gargote voisine avec nos compagnons prendre un bon nasi goreng, ou plutôt un nasi goreng tout court. C’est des nouilles dans de la sauce, meilleures que ces grosses boules de gras qu’ils nous avaient d’abord amenées. On prend aussi un sprite à température ambiante, plus de 30°, imbuvable. En tout cas on a bien fait rire la famille qui nous a nourris, impossible de se comprendre. Le chemin nous fait ensuite passer par une plantation de café, il y a une sorte de cabanon sur pilotis pour avoir une vue d’ensemble, mais l’escalier est rongé il n’a plus de marche, si bien la vue était pas plus belle que de la route, en gros un escalier sans marche pour aller à un point de vue sans vue… La route est de plus en plus défoncée, et à 17h on est à l’hôtel. Il reste une petite visite prévue, la cascade d’eau chaude, qui perd un peu de son charme dans la pénombre. Le guide veut nous prendre 2000 roupies, ce n’est pas grand-chose mais c’est de l’arnaque, on refuse, et ça passe, notre chauffeur devant quand même donner 2 cigarettes pour ouvrir la barrière. Même avec la barrière ouverte on n’était pas assuré de rentrer à l’hôtel, on n’a pas de phares et il fait nuit noire… En fait il manque des fusibles dans la voiture, et ceux des phares étaient partis pour les essuie-glaces un peu plus tôt, enfin bref un peu chaud le retour, des pointes à 70 juste avec les warnings. Nos six compagnons de voyage semblent tout droit sortis de Pékin Express, leur but étant de voyager pour le moins d’argent possible, peu importent les galères que ça peut engendrer, mais ils sont plutôt sympas et c’est rigolo de partager nos expériences. Y’en a même deux qui décident de quitter le groupe et de ne pas dormir à l’hôtel pour trouver gîte et couvert chez les habitants, mais sans prévenir le guide inquiet de ne pas être payé, il en appelle même la police, mais bon tout s’arrange on les récupérera le lendemain. La nuit sera courte encore une fois, demain belle journée en perspective.

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