mercredi

jeudi 15 mai

On doit encore passer deux nuits dans cette ville, et on peut trouver un meilleur hôtel, c’est notre première mission de la journée. On en profite au passage pour aller dans le marché et acheter une carte détaillée de la région qu’on a prévu de sillonner pendant ces deux jours. Notre nouvel hôtel est superbe, ça paye pas de mine de l’extérieur mais une fois passée la porte d’entrée de la maison des propriétaires on arrive dans un jardin tropical en terrasse qui descend jusqu’à une superbe piscine. On part louer des vélos, c’est vraiment pas cher, moins d’un euro. On fait une petite promenade la matinée dans des paysages de rizières, on voit ça autrement au rythme où on va. C’est agréable, malgré quelques montées assez longues mais légères. On retourne manger sur Ubud, au Wayan Café, l’autre bonne adresse du coin. Agréable repas sur une table basse, on est sur pilotis dans un beau jardin, l’assiette est belle à voir avec une nourriture variée. On reprend nos vélos et on part de l’autre coté. Là pour le coup c’était trop difficile pour nos petits mollets, grosse chaleur et surtout dénivelés énormes, dommage que le guide de voyage ne prévenait pas. Impossible de ne pas poser le pied, et de ne pas suer. La première partie de la promenade est moyenne, la seconde nettement mieux avec des passages magnifiques, mais faut faire l’effort. Retour dans la ville pour une dernière visite, reboostés par un verre désaltérant devant une vue imprenable sur la crête où nous étions passés en vélo quelques heures plus tôt. La forêt des singes est une sorte de parc où les macaques règnent en maîtres, que ce soit sur les chemins, les temples ou dans les arbres. Ils semblent gentils mais faut pas trop les chercher, ils n’hésitent pas à montrer les dents, surtout que quasiment toutes les femelles ont leur jeune accroché sous leur ventre. On doit pour la première fois porter nos sarongs achetés le matin. Cette sorte de paréo est obligatoire pour visiter les temples, on le met autour de la taille ainsi qu’une ceinture pour respecter la tradition hindoue. Une partie de cette forêt était particulièrement jolie, avec un pont de pierre vieilli par l’érosion, soutenu par des racines monumentales, et d’énormes statues de varans surveillant son entrée. Un véritable décor de film d’aventure. Après cet après-midi bien chargé, on apprécie d’avoir une piscine nous attendant à l’hôtel, d’autant qu’elle est dans un cadre parfait. Petite douche avant la surprise du jour programmée il y a déjà deux mois par Arnaud, une table réservée au Mosaïc, restaurant tenu par le chef franco-américain Chris Salans. Cet établissement, intégré depuis peu dans le très fermé cercle des grandes tables du monde, est considéré comme le meilleur restaurant d’Asie, et pour beaucoup de critiques culinaires comme l’un des tous meilleurs mondiaux. C’est comme le reste 4 à 5 fois moins cher qu’en France, malgré tout je n’avais jamais dépensé autant pour un repas, l’équivalent en France étant inabordable. C’était honnêtement une expérience formidable, culinairement impressionnant, au-delà de ce que je pouvais espérer. Un peu sceptique avant ça sur la grande cuisine, je reconnais volontiers mon erreur. On y est allé en taxi, le chauffeur étant par pure coïncidence le mari de notre serveuse. Après les détecteurs de métaux et le service de sécurité passé, on s’installe dans les salons pour un cocktail et un amuse bouche. On est ensuite placé à notre table en extérieur, avec de nombreuses bougies, la cuisine est toute proche, ouverte sur le jardin, on peut donc observer les artistes à l’action. Le service est incroyable. Le menu est unique, mais on a le choix entre la variante tradition et l’autre plus exotique, chacune composée de six plats. L’option des vins sublime les plats, avec un verre sélectionné par le sommelier pour chaque étape du repas. Les plats nous sont expliqués au fur et à mesure, ainsi que les vins et leur origine. Les saveurs sont parfaitement assorties et maîtrisées, les textures déconcertantes. Bravo au chef, qu’on a pu aller féliciter en partant, même s’il ne s’agissait plus à ce moment là que de son second, un anglais. Une soirée qui restera dans les annales, dans ma mémoire et dans mon palais.

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