mercredi

lundi 12 mai

C’est le jour du départ vers l’Indonésie, notre plus longue étape du voyage. On va assez tôt à l’aéroport, un modèle du genre, s’ils pouvaient tous être comme lui ce serait moins ennuyeux d’attendre ses vols. C’est beau, on irait presque par plaisir, il y a des jeux vidéo, des fauteuils relaxants, des machines de massage, et même un cinéma ! Le principal risque est de rater son avion. On a été vigilant et nous voilà à Surabaya, la seconde ville du pays avec 4 millions d’habitants. On change de l’argent et on devient par la même occasion millionnaires, 1 euro valant 14 000 roupies. Il est midi et la journée est consacrée au transport jusque Ceromo Lawang, petit village au pied du Bromo, le volcan programmé le lendemain. On commence d’abord par un taxi jusqu'au terminal de bus, ça c’était facile. Au terminal déjà ça devient un peu le bazar, chaque compagnie essayant de nous rabattre vers son bus, finalement on grimpe dans le bon, mais sans savoir à quelle heure il part, souvent c’est quand il est assez rempli pour que le déplacement vaille le coup. On n’a pas trop attendu, de toute façon le temps passait vite avec les nombreux vendeurs et chanteurs se succédant dans les bus. La route est correcte, malgré quelques passages un peu défoncés, mais la circulation est intense avec beaucoup de camions. La conduite est particulière, personnellement je n’aurais pas doublé aussi souvent que notre chauffeur, mais bon avec un bus ça aide à être franc contre les nombreuses motos. On s’est retrouvé coincé dans deux énormes bouchons, y’avait des travaux sur notre voie, et au lieu de faire une alternance, ben non ils bloquent 1h dans un sens. Notre chauffeur a quand même réussi à doubler quelques camions à l’arrêt, mais c’était chaud, allant même jusqu’à rouler sur les bas cotés de l’autre voie. Faut dire qu’il est payé au rendement, plus il va vite plus il fait de trajets, et plus son bus est rentabilisé. Pour nous touristes, d’ailleurs on était les deux seuls du bus, ça fait une expérience. Petite anecdote : une enfant a été malade, et pas qu’un peu, et pendant un instant on a d’abord cru à de la nourriture, on n’est plus surpris de rien, mais vu l’ampleur de l’odeur après quelques minutes ce n’était pas possible… On arrive donc plus tard que prévu à Prodoligo, d’où partent les bémos jusque notre village. Les bémos sont des minibus publics, d’une vingtaine de places bien tassées. Le bus ne nous dépose pas au terminal mais dans une agence de voyage, enfin c’est un grand mot, y’avait qu’un minuscule bureau vide dans une pièce encore plus vide. Finalement on fera affaire quand même là, et plus tard on verra que c’était la seule agence. On organise notre séjour jusqu’à Bali. Première étape, aller à Ceromo Lawang, à une heure de bémo sur des routes de montagne. Le gars de l’agence nous en arrête un, on attend pas longtemps pour qu’il soit plein, et à 20 dans ce van on se lance, puis les gens descendent les uns après les autres, et à 20 kilomètres de l’arrivée alors qu’on est les deux derniers le bémo s’arrête dans un autre village, fin de voyage nous disent le chauffeur et son acolyte. Merde ça sent l’arnaque, on discute, mais ils ne sont pas décidés à monter jusqu’en haut que pour nous. Soit on attend que le bémo se remplisse, improbable comme ça en fin d’après-midi dans ce village paumé pour aller à un autre village paumé, soit on le « chartérise », c'est-à-dire acheter toutes les places. Une autre option s’est offerte à nous, un gars nous proposait de nous emmener à l’arrière de sa moto. On a accepté, déjà parce que c’était beaucoup moins cher, même si dans ce pays au coût de la vie très bas la différence ramenée en euros n’était pas si énorme, et aussi pour montrer aux autres que l’arnaque ne paierait pas aujourd’hui. 45 minutes à observer le paysage, et à espérer que la moto ne tombe pas en panne. Avec deux personnes plus le sac, la moto n’a pas su franchir toutes les cotes, et j’ai du faire des petits tronçons à pieds… On avait réservé le matin une chambre dans le plus bel hôtel de la région, le Lava View Lodge, et effectivement c’était chouette, on a d’ailleurs rendu jaloux plusieurs touristes le lendemain quand on leur a dit qu’on n’avait pas eu froid, on est quand même à 2300 mètres d’altitude où les nuits sont très fraîches. C’est aussi l’hôtel avec la plus belle vue sur la Caldeira, l’énorme cratère de plusieurs kilomètres de diamètre où se trouvent à l’intérieur d’autres volcans dont le Bromo, sauf qu’avec tout le temps perdu il fait déjà bien sombre. On passe la soirée à l’hôtel, de toute façon on trouverait rien de mieux. On s’est couché tôt de toute manière, après avoir réglé le réveil sur 3h45 le lendemain matin…

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