mercredi

dimanche 18 mai

On se lève tôt, on doit aller observer le retour des pêcheurs. Ils reviennent tous vers six heures et on voit au large les toiles colorées de leurs barques traditionnelles à double balancier. Ils arrivent, pas de port ou de pontons, on accoste en se jetant directement sur la plage pour décharger le butin. Pas la peine de s’attarder, une voiture nous attend pour se rendre à Sidemen, petit village dans le cœur de l’île réputé pour ses beaux paysages de rizières. Le point fort de la journée n’est pas là-bas, c’est le snorkelling au Liberty Ship, une épave de navire échouée à seulement 40 mètres de la côte, devenu le refuge de toutes sortes de coraux, paradis des plongeurs et des nombreux poissons qui y ont élu domicile. C’est fabuleux ce que la nature a pu engendrer, il y a des poissons incroyables aux couleurs insoupçonnées dans un décor d’épave rongée par la mer où les coraux se sont invités. On peut aussi observer la danse des quelques plongeurs partis plus profondément. C’est la plus belle plongée que j’ai pu faire. C’est clair, le monde sous marin est merveilleux. On reprend la route vers notre prochaine étape, l’hôtel est superbe, une vraie adresse de charme, une chambre splendide avec une vue exceptionnelle sur un somptueux paysage de rizières. On loue une moto pour l’après-midi et le lendemain matin, pas d’assurance, on va y aller molo. La grosse ville du coin se nomme Klungkung, il y a un temple à visiter, l’occasion aussi de jouer du bambou sur un instrument traditionnel laissé là à disposition, on est mauvais. On n’est pas pressés, on va dans le café Internet de la ville, c’est miteux. En 15 minutes pas moyen d’ouvrir quoi que ce soit, le PC est très vieux et la connexion date d’avant la conception d’Internet, totalement inefficace, bref on a abandonné. On tombe ensuite sur une grosse fête hindoue, on est dimanche, les temple sont remplis, il y a des musiques, des tas d’offrandes, et tout le monde est de sortie dans sa belle tenue : sarong pour tous, avec un beau chemisier en dentelle pour les femmes, chemise, ceinture et bandeau pour les hommes. C’est plus calme dans la campagne, on peut observer les paysans travailler, et les gens sont sympas, ils n’hésitent pas à nous aider pour retrouver notre route. On tombe sur des jeunes qui contemplent un paysage en buvant de l’arak, ils nous invitent mais ne semblent pas à leur premier verre et il faut rentrer. On tente d’abord de trouver quelqu’un dans le village qui pourrait nous organiser le transport le lendemain moins cher qu’à l’hôtel, pas simple dans ce coin reculé. On croise un groupe d’hommes, une soixantaine, ça vaut le coup de voir ce qui se passe. La moto garée, on s’avance. Pour une fois on n’est pas l’attraction, on est même ignoré, y’a plus important que les deux petits touristes venus se perdre là. Les vedettes c’est les coqs, prêts à se battre pour le plaisir de tous ces messieurs. Y’a tout un cérémonial, des rituels, pour choisir les coqs, les tester, les chauffer, puis les préparer. On attache une épée aux deux champions sélectionnés puis les paris commencent, ça s’anime, ça crie, je sais pas comment ils s’y retrouvent dans leurs comptes. Le combat commence, c’est la mêlée tout le monde s’agite, le coq blanc a perdu. J’ai même failli renverser cette mêlée, emporté par le flux les pieds coincés sous un bambou, ça aurait été chaud je pense si j’avais fait foirer leur combat… Des gens se moquent gentiment de notre accent français en tentant de nous imiter parler, pour eux ça donne « che chon cha che », sans doute parce qu’on est deu ch’nord. Soirée au resto de l’hôtel, y’en a pas d’autre dans le coin de toute manière.

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